D’où vient le mot « convive »? EDT#6

D’où vient le mot « convive »? EDT#6

En d’autres termes – CONVIVE

Historique du mot

Si à l’origine le mot « convive » nous vient du latin convivere (littéralement vivre avec, de cum– ,avec et vivere, vivre), le terme apparaît dans l’usage courant comme très étroitement lié aux plaisirs de la table à plusieurs. En effet, dans le dictionnaire Français-Latin de Gaffiot, la grande majorité des mots dérivés de convivere appartiennent au rituel du festin. Dans l’Antiquité romaine, il semblerait alors que vivre ensemble, c’est avant tout manger ensemble et partager ses vivres.

Et l’idée prend de l’ampleur à travers le temps, puisqu’à partir du XVIe siècle, le terme apparaît dans la langue française comme désignant à la fois l’invité.e à un repas ou le repas lui-même. Il donnera par la suite les mots convivial et convivialité, qu’il nous plait d’utiliser couramment aujourd’hui.

 

Vivre pour manger ou manger pour vivre

Dans l’imaginaire collectif, les Romains sont souvent représentés comme des fêtards, vivant dans l’abondance, participant à des banquets où la nourriture ne manque jamais et le vin coule à flot. Dans la réalité, on n’était pas loin de ça, surtout pour ceux qui étaient nés au bon endroit. Pour la plupart des citoyens romains, riches et moins riches, la nourriture, c’était quelque chose de central, avec une forte dimension sociale.

La journée type du Romain était ponctuée de trois repas: le jentaculum (petit-déjeuner), le prandium (repas rapide du midi) et la cena (repas du soir). La cena est le repas le plus important de la journée, notamment parce qu’il est collectif, contrairement aux deux autres. Il pouvait être d’ordre familial ou s’étendre à un grand nombre d’invités, sous forme de banquet offert. Il s’agissait d’un acte social important, car « offrir une fête, réunir les gens autour d’un repas commun, partager un moment de convivialité, c’était se réjouir ensemble, comme nous le faisons de nos jours ; mais c’était aussi – plus encore que de nos jours – réaffirmer les liens sociaux, éventuellement en créer de nouveaux, affermir son réseau, dire et montrer à tous sa place dans le groupe et manifester ainsi son appartenance à la structure familiale, redire son identité villageoise, civique, de la plus petite cellule à la plus importante ».

Ainsi, pour nos chers Stultus et Octavia, inviter le consul et sa femme à la cena, ce n’est pas un simple acte de générosité. C’est une façon de communiquer la valeur de leur place dans la société et d’entrevoir éventuellement une promotion sociale. Encore faut-il faire bonne impression, et ce ne sont pas les goûts artistiques de Stultus qui vont aider… Heureusement que Lucius, être social éclairé, trouve une solution avant le drame.

Sources

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